Ouseribrê Senebkay

Ouseribrê Senebkay, également connu sous le nom alternatif de Seneb Kay, était un pharaon de l’Égypte ancienne durant la Deuxième Période Intermédiaire. Son existence et son règne ont une importance considérable dans l’histoire égyptienne, notamment en confirmant l’existence d’une dynastie indépendante à Abydos, qui était contemporaine des quinzième et seizième dynasties.

II. Preuves de son règne et de l’existence de la dynastie d’Abydos

Sa présence est suggérée dans le Canon de Turin, un document précieux pour les égyptologues car il liste une succession de rois égyptiens. Dans ce canon, deux rois portent le nom de trône “Weser… re”, bien que les noms soient seulement partiellement conservés. Par ailleurs, un autre objet renforce cette hypothèse : une baguette magique trouvée à Abydos portant le nom de Sebkay. Bien qu’il puisse s’agir d’un ou de deux rois de la 13e dynastie, la connexion avec Ouseribrê Senebkay reste plausible.

L’idée d’une dynastie d’Abydos, distincte mais contemporaine des autres dynasties, a été proposée pour la première fois par l’égyptologue Detlef Franke, avant d’être approfondie par Kim Ryholt en 1997.

III. La découverte majeure du tombeau d’Ouseribrê Senebkay

En 2014, une percée significative a été réalisée avec la découverte de la tombe d’Ouseribrê Senebkay. Josef W. Wegner de l’Université de Pennsylvanie et une équipe d’archéologues égyptiens ont mis à jour cette sépulture dans la partie sud d’Abydos, en Égypte. C’est une découverte majeure qui a fourni une confirmation plus solide de l’existence de la dynastie d’Abydos.

La tombe, désignée CS9, se compose de quatre chambres, dont une chambre funéraire ornée de blocs de calcaire. Il est à noter que la plupart de ces blocs ont été récupérés et réutilisés à partir d’anciennes structures, comme la stèle d’Idudju-iker, une pratique courante dans l’Égypte ancienne.

IV. Détails artistiques et décoratifs du tombeau d’Ouseribrê Senebkay

Le décor du tombeau d’Ouseribrê Senebkay est riche en symbolismes et en représentations des croyances religieuses de l’époque. Sur le mur est du court, une peinture représente les deux yeux de Ouadjet, symboles puissants de protection dans la religion égyptienne ancienne. Les déesses Neith et Nout sont représentées de part et d’autre de cette scène, tandis qu’un disque solaire ailé plane au-dessus.

Sur le mur nord, on trouve une déesse debout dont le nom a malheureusement été effacé avec le temps. Des textes courts mentionnant les divinités Duamutef et Qebehsenuf sont également présents. Au centre du mur figure le cartouche royal portant le nom de Senebkay. Le mur sud, quant à lui, est très endommagé, mais on peut encore y distinguer les restes de deux déesses et des textes mentionnant les divinités Amset et Hapi.

La tête du roi était autrefois décorée d’un masque de momie. Les textes enregistrent le titre pharaonique d’Ouseribrê Senebkay, l’appelant “roi de Haute et Basse-Égypte, Ouseribrê, le fils de Râ, Senebkay”. Notons que le nom de Senebkay a été trouvé inscrit à l’intérieur d’un cartouche royal. Une partie du matériel funéraire, comme la boîte à canopes en bois, a été empruntée à des tombes plus anciennes. Les restes de cette boîte à canopes étaient à l’origine inscrits pour un roi Sobekhotep, probablement de la tombe voisine S10, maintenant attribuée à Sobekhotep IV.

V. Fin de vie et mort d’Ouseribrê Senebkay

Le tombeau ne contenait pas beaucoup de biens funéraires, ce qui suggère qu’il a peut-être été pillé dans l’Antiquité. Des études sur le squelette d’Ouseribrê Senebkay indiquent qu’il mesurait environ 1,78 mètre et qu’il est mort entre 35 et 40 ans. L’examen des restes du pharaon révèle qu’il a probablement été tué au combat. On compte dix-huit blessures sur ses os, notamment au bas du dos, aux pieds et aux chevilles. Les angles de coupe suggèrent qu’il a été frappé par en dessous, peut-être alors qu’il était sur un char ou à cheval. Une fois tombé au sol, il a été tué par plusieurs coups de hache à la tête. La courbure des blessures sur le crâne indique l’utilisation de haches de combat typiques de la Deuxième Période Intermédiaire.

Ainsi, la vie et la mort d’Ouseribrê Senebkay nous offrent un aperçu fascinant de l’histoire de l’Égypte ancienne, et la découverte de son tombeau a permis d’éclairer davantage la période souvent négligée de la Deuxième Période Intermédiaire.

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