Maât, fille du dieu Rê (Râ), divinité majeure de la mythologie Égyptienne, elle est la déesse de la justice et de l’ordre. Incarnant l’équité pour toute chose elle est à la fois un guide de vie dans l’existence des Égyptiens mais également le juge qui rendra son verdict au cours du jugement de l’âme.
Sa symbolique, ses caractéristiques
Maât symbolise la norme universelle, l’équilibre du monde et la paix. Maât est une déesse différente des autres divinités, elle n’a pas une fonction précise mais un rôle général. Maât est partout en tout lieux à tout moment et pour tout ce qui est vivant, Maât est omnisciente. Plus qu’une divinité, une force cosmique. Son importance dans la mythologie Égyptienne est presque sans égal. Concernant sa généalogie elle reste imprécise, beaucoup de sources attribuent à Maât différentes mères, frères et sœurs. Cependant toutes indiquent qu’elle serait la fille du dieu solaire et créateur de l’univers Râ (Rê).
Elle porte en elle la justice, l’équité et l’ordre. Dans l’ancien monde Égyptien on consacre souvent des temples et des chapelles aux différents dieux. Mais pour Maât le traitement est différent. Tant elle est omniprésente si peu elle eut de temples dédiés en son honneur. Cela semble paradoxal mais il n’en est rien. Pour faire un parallèle avec la religion catholique on remarque que les églises et basiliques sont souvent en l’honneur d’un ou d’une sainte mais que chaque édifice catholique aura pour lui une croix dressée à son sommet. C’est chose similaire lorsqu’il s’agit de Maât dans l’Égypte antique. Beaucoup de temples en l’honneur de divers dieux et Maât sera toujours présente quelque part.
Toujours représentée et coiffée d’une plume d’autruche elle prend l’apparence d’une jeune femme à la peau de couleur ocre. Elle est régulièrement représentée avec des ailes et portant un Djed, un ouash et une ânkh. Contrairement à d’autres dieux elle n’a pas d’animal totem. Sa plus ancienne représentation connue se trouve sur la palette de Narmer, une palette datant du XXXIIe siècle avant notre ère. (découverte de la palette en 1897 par les archéologues J. E. Quibell et F. W. Green). On peut y observer un Pharaon combattre les ennemis du soleil et maintenir l’ordre avec l’aide de Maât.
Au XXIième siècle les présidents prêtent serment devant la constitution mais au en Égypte antique lorsqu’un Pharaon monte sur le trône il doit prêter serment devant Maât en certifiant qu’il se montrera fidèle à ses enseignements. Son rôle est donc actif dans les lois, la spiritualité mais aussi dans les rites politiques.
Son rôle dans le jugement de l’âme
Le jugement de l’âme dans le livre des morts est probablement le mythe le plus important de l’Égypte ancienne et Maât y occupe une place centrale. Le jugement de l’âme ou le tribunal d’Osiris à pour fonction du juger la vie du défunt dans le but de savoir si oui ou non son existence serait digne de rester aux cieux. Lorsque que le défunt assiste à son jugement il doit faire face à plusieurs dieux. Osiris préside le jugement, Anubis à pour lui la charge du peser le cœur et le soupèse avec la plume de Maât. Si le cœur est plus lourd que la plume alors la déesse Ammout devra dévorer le cœur. Quant à Thot, dieu de la sagesse et des scribes, il devra enregistrer le résultat de la pesée.
Ses 42 lois
Dans le Livre des Morts au chapitre 125 se trouvent les 42 lois de Maât. Elles sont l’équivalent pour les Égyptiens des 10 commandements du peuple Hébreux. Des lois pour une droiture individuelle qui serviront de base lors du jugement de l’âme. En voici la liste :
- Je n’ai pas commis de meurtre.
- Je n’ai pas volé.
- Je n’ai pas commis d’adultère.
- Je n’ai pas menti en témoignage.
- Je n’ai pas causé de violence.
- Je n’ai pas été injuste.
- Je n’ai pas été envieux.
- Je n’ai pas pris de nourriture de l’offrande funéraire.
- Je n’ai pas parlé mal à propos des morts.
- Je n’ai pas été négligent avec les produits de la terre.
- Je n’ai pas pris ce qui appartient à quelqu’un d’autre.
- Je n’ai pas commis de malfaisance.
- Je n’ai pas pris part à des conflits.
- Je n’ai pas été brutal.
- Je n’ai pas été cruel.
- Je n’ai pas été irritable.
- Je n’ai pas été envahissant.
- Je n’ai pas été égoïste.
- Je n’ai pas été ingrat.
- Je n’ai pas été injuste envers les travailleurs.
- Je n’ai pas dérobé le bétail.
- Je n’ai pas été cupide.
- Je n’ai pas été coléreux.
- Je n’ai pas été violent.
- Je n’ai pas été injuste envers les pauvres.
- Je n’ai pas été injuste envers les gens du peuple.
- Je n’ai pas été injuste envers les enfants.
- Je n’ai pas été injuste envers les gens âgés.
- Je n’ai pas été injuste envers les femmes.
- Je n’ai pas été injuste envers les esclaves.
- Je n’ai pas été injuste envers les serviteurs.
- Je n’ai pas été injuste envers les animaux.
- Je n’ai pas été injuste envers les étrangers.
- Je n’ai pas été injuste envers les dieux.
- Je n’ai pas violé les tombes.
- Je n’ai pas pris la nourriture de l’autel.
- Je n’ai pas commis de violence envers les gens.
- Je n’ai pas été injuste envers les propriétaires terriens.
- Je n’ai pas été cupide envers les gens.
- Je n’ai pas été cruel envers les gens.
- Je n’ai pas été injuste envers les gens de ma propre famille.
- Je n’ai pas causé le terrorisme.
Son histoire en images
Maât dans la culture populaire
Maât est également présente dans la culture dans la populaire contemporaine. Elle est souvent un point de référence dans la littérature et les films, mais aussi dans certains jeux vidéo et bandes dessinées :
- Dans la série de jeux vidéo “Assassin’s Creed” en tant que gardienne de la Vérité et de la Justice, elle guide le principale protagoniste dans sa quête.
- Dans le manga “Saint Seiya”
- Dans le film “The Mummy Returns”, Maât est mentionnée comme étant la force sauveuse de l’invasion d’Anubis, le dieu des morts.
- Dans la chanson “Ma’at” de l’artiste américain de hip-hop Talib Kweli
- Dans la bande dessinée “Les aventures de Papyrus” créée par l’auteur belge Lucien De Gieter
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