Le Nil Blanc, également connu sous le nom arabe “النيل الأبيض” (an-nīl al-‘abyaḍ), est l’un des deux principaux tributaires du Nil, l’autre étant le Nil Bleu. Son nom provient du sédiment d’argile qu’il transporte, qui donne à son eau une couleur pâle. Le Nil Blanc est le plus long des deux tributaires, prenant sa source dans les montagnes du Burundi ou de la forêt Nyungwe du Rwanda, avant de traverser plusieurs lacs et chutes d’eau en Afrique de l’Est et du Nord.
II. Origines du Nil Blanc
Lorsque l’on parle du Nil Blanc dans son sens le plus large, cela comprend tous les tronçons de rivière qui s’écoulent depuis le lac Victoria jusqu’à la confluence avec le Nil Bleu. La source la plus éloignée de ces tronçons est à environ 3 700 km du Nil Bleu.
La recherche de la source du Nil au XIXe siècle s’est principalement concentrée sur le Nil Blanc, qui plongeait dans ce qui était alors connu sous le nom de “Darkest Africa”. Cependant, la source exacte du Nil Blanc est un sujet de débat. Le fleuve Kagera, qui se jette dans le lac Victoria près de la ville tanzanienne de Bukoba, est le plus long affluent du lac Victoria. Il prend lui-même sa source soit dans la province de Bururi, au Burundi, soit dans la forêt de Nyungwe, au Rwanda. Les deux rivières qui alimentent le Kagera se rencontrent près des chutes de Rusumo, à la frontière entre le Rwanda et la Tanzanie.
III. Le parcours du Nil Blanc à travers l’Afrique
A. La traversée de l’Ouganda
En sortant du lac Victoria à Jinja, en Ouganda, le Nil Blanc, alors appelé le Nil Victoria, commence son périple vers le nord. Après avoir traversé les centrales électriques de Nalubaale et de Kiira, le fleuve descend les chutes de Bujagali, situées à environ 15 km en aval de Jinja. De là, il coule vers le nord-ouest à travers l’Ouganda jusqu’au lac Kyoga, puis vers l’ouest jusqu’au lac Albert.
En chemin, le Nil traverse les chutes de Karuma, où il passe sous le pont de Karuma, à l’extrémité sud-est du parc national des chutes de Murchison. Le pont de Karuma, construit en 1963 pour faciliter l’industrie cotonnière, était un arrêt clé pendant l’insurrection de l’Armée de résistance du Seigneur.
B. Entrée dans la vallée du Rift
Juste avant d’entrer dans le lac Albert, le fleuve est comprimé dans un passage de seulement sept mètres de large aux chutes de Murchison, marquant son entrée dans la branche occidentale de la vallée du Rift est-africain. Le fleuve se jette ensuite dans le lac Albert, face aux montagnes Bleues en République démocratique du Congo.
Le tronçon du fleuve qui va du lac Kyoga au lac Albert est parfois appelé le “Nil Kyoga”.
IV. Du Lac Albert au Soudan
A. Le Nil Albert
Le Nil, s’écoulant du lac Albert vers le nord, est appelé le “Nil Albert”. Il sépare la sous-région de l’Ouest du Nil en Ouganda du reste du pays. Il n’existe qu’un seul pont traversant cette section du Nil, près de son embouchure dans le district de Nebbi en Ouganda.
B. Le Nil de la Montagne
En entrant au Soudan du Sud, le Nil prend le nom de “Nil de la Montagne” ou “Baḥr al-Jabal”. Ce tronçon sud du fleuve traverse plusieurs rapides avant d’atteindre la plaine soudanaise et le vaste marais du Sudd. Il se dirige ensuite vers le lac No, où il fusionne avec le Bahr el Ghazal pour former le Nil Blanc à proprement parler.
V. Le Nil Blanc : De Lake No à sa confluence avec le Nil Bleu
A. Du Lac No à la confluence du Sobat
Pour certains, le Nil Blanc commence véritablement à la confluence du Nil de la Montagne avec le Bahr el Ghazal, au lac No. Les 120 kilomètres de Nil Blanc qui s’écoulent à l’est du lac No jusqu’à l’embouchure du Sobat présentent une pente très douce, parsemée de nombreux marais et lagunes.
Lors des crues, la rivière Sobat, affluent du Nil, transporte une grande quantité de sédiments, ce qui contribue fortement à la couleur pâle du Nil Blanc. De la deuxième ville du Soudan du Sud, Malakal, le fleuve s’écoule lentement mais sans marais vers le nord, en direction du Soudan et de Khartoum.
B. Le Nil Blanc au Soudan
En entrant au Soudan, le Nil Blanc traverse Kodok, site de l’incident de Fachoda en 1898, qui a marqué la fin de la course à l’Afrique. Il donne également son nom à l’État soudanais du Nil Blanc.
C. Confluence avec le Nil Bleu à Khartoum
Finalement, le Nil Blanc fusionne avec le plus grand Nil Bleu à Khartoum, formant le fleuve du Nil qui continuera son voyage vers la Méditerranée.
Il convient de noter que le Nil Blanc, malgré son nom, n’est pas particulièrement blanc. Le nom provient des sédiments d’argile que le fleuve transporte, qui lui donnent une teinte pâle. Toutefois, cette couleur est souvent moins visible en raison de la turbidité de l’eau, surtout en période de crue.
En résumé, le Nil Blanc est un fleuve essentiel pour de nombreux pays d’Afrique de l’Est. Il soutient la vie de millions de personnes le long de son cours, en fournissant de l’eau pour l’irrigation et l’approvisionnement domestique, en soutenant la pêche et en produisant de l’électricité à travers les nombreux barrages et centrales hydroélectriques établis le long de son cours.